Que se serait-il passé si...?
Le 8 octobre 1908, Adolf Hitler est recalé de l'École des Beaux-arts de Vienne. Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Hitler. Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie mais aussi celle du monde.`
« Les yeux rougis, ses parents lui expliquent avec douceur qu'ils savaient que ce film serait dur à supporter mais qu'ils tenaient à ce que l'enfant le voie.
- Ça c'est réellement passé. C'est notre histoire politique.
- « Alors, c'est donc ça, la politique, pensa l'enfant, le pouvoir qu'ont les hommes de se faire autant de mal? »
- Mais cet Hitler, il était fou, n'est-ce pas?
- Non. Pas plus que toi ou moi...
- Et les Allemands, derrière, il n'étaient pas fous non plus?
- Des hommes comme toi et moi.
Bonne nouvelle! C'est donc une rude saloperie d'être un homme.
- Qu'est-ce qu'un homme? reprit le père. Un homme est fait de choix et de circonstances. Personne n'a de pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix.
Depuis ce jour, les nuits de l'enfant sont difficiles, et ses journées encore plus. Il veut comprendre. Comprendre que le monstre n'est pas un être différent de lui, hors de l'humanité, mais un être comme lui qui prend des décisions différentes. Depuis ce jour, l'enfant a peur de lui-même, il sait qu'il cohabite avec une bête violente et sanguinaire, il souhaite la tenir toute sa vie dans sa cage.
L'enfant c'était l'auteur du livre.
Je ne suis pas juif, je ne suis pas Allemand, je ne suis pas japonais et je suis né plus tard; mais Auschwitz, la destruction de Berlin et le feu de Hiroshima font désormais partie de ma vie. »
Eric-Emmanuel Schmitt, La part de l'autre.
N'oubliez jamais que vous pouvez contrôler vos choix. Pour une existence heureuse, oubliez cette interrogation : « que se serait-il passé si ». Personne ne peut le savoir sur le moment, puisque cette réflexion n'est menée qu'a posteriori.